Poète occitan surnommé le « Rimbaud occitan », Paul Froment est né à Floressas en 1875 est mort en 1898 aux Roches-de-Condrieu (Rhône).
Paul fréquente l'école de Floressas jusqu'en 1886 où il se révèle un écolier assidu, sensible et doué. Son instituteur Monsieur Doumerc, l'emmène jusqu’au Certificat d'études : il sera premier du Canton !
Mais ensuite, Paul devra se louer à la journée.
Le soir, il dévore à la lueur du calel (lampe à huile de noix traditionnelle du Quercy) tout ce qui se présente, en français et en langue d'oc.
A quinze ans il doit se louer à l'année. Il "descend" donc de son plateau natal vers le Lot et Garonne voisin, plus riche, pour devenir "valet de ferme".
En 1892 il est employé à Massels, près de Penne d'Agenais. C'est là qu'il commence à "rimer", dans sa tête, tout en labourant, puis le soir venu, à la fin de la journée de travail, il couche son poème sur une feuille de papier...
A la même date, Victor Delbergé lance à Villeneuve, un petit journal "patoisant" qu'il nomme "lou Calel".
Il ouvre ses pages à toutes les bonnes volontés.
Paul Froment y fait ses débuts, dès le n°2, le 15 mai 1892, avec le poème "lo Ressegaire"
Au début de 1895, Paul Froment, alors domestique à la ferme des Lauriers, près de Villeneuve-sur-Lot, envoie le manuscrit de : "Sasous e Mesados" à "l'Escolo Moundino" de Toulouse qui lui décerne le deuxième prix du sonnet.
La même année il prend part à la Félibrée de Toulouse où le talent de ce paysan de 20 ans sera remarqué.
Avec son propre argent péniblement gagné, l'aide financière de "l'Escolo Moundino" et celle de quelques amis il fera imprimer son premier recueil de poèmes : "A trabès Regos" chez l'éditeur Victor Delbergé.
Dans la revue l'Aïoli du 17 janvier 1896 Frédéric Mistral souhaite une affectueuse bienvenue à Paul Froment en ces termes :
"A trabès Regos es la cansoun, veritablament viscudo, d'un enfant de la terro que la Muso a floureja. Quant à la lengo, es à pau près aquelo que Jaussemin enauré dins la glori, e Froument, éu, la pouso touto freco à la font. "
(A travers les Sillons est la chanson, véritablement vécue, d'un enfant de la terre que la muse a fait fleurir. Quant à la langue, c'est à peu près celle que Jasmin avait en pleine gloire, et que Froment, lui, a puisé toute fraîche à la fontaine)
En 1896 il compose les poèmes de "Flous de Primo" qui paraîtra l'année suivante. L'Académie des Jeux Floraux récompensa cet écrit d'un "œillet d'argent" d'une valeur de 100 Francs, que Paul Froment troqua contre un beau billet ! Ce recueil de poèmes sortira en novembre 1897 (Imprimerie Chabrié - Villeneuve-sur-Lot)
Toujours en 1896, il est ajourné au Conseil de révision pour "faiblesse de constitution".
Il est alors passionnément amoureux de Maria Maillet… qui ne lui rend pas cet amour ce qui désespère le jeune homme.
Le 16 novembre 1897 il est incorporé au 121ème de ligne, à Lyon.
Frédéric Mistral le recommande à un de ses amis, M. Eugène Vials.
Mais malgré ce soutien, Paul Froment garde la nostalgie de son Floressas natal et ne se console pas de son chagrin d'amour.
Le froid et le brouillard de Lyon vont ajouter à cette tristesse des problèmes de santé. Il souffre d'une toux tenace qui ne lui reste que peu de répit. Sa timidité le livre aux brimades et sarcasmes des "bidasses".
Le 7 juin 1898, après une permission à Floressas, Paul écrit à ses parents une lettre optimiste et détendue, débordante de petits détails de la vie quotidienne.
Le 9 juin, il est puni de deux jours de salle de police.
Le 10 juin, après avoir séjourné jusqu'à vingt-trois heures dans un café, il disparaît.
Le 13 juin, son ceinturon est retrouvé sous le pont Morand à Lyon et sa baïonnette sur les hauteurs de Fourvière.
Le 16 juin, son corps est retrouvé aux Roches de Condrieux, non loin de Vienne.
La thèse de l'assassinat sera retenue.
Pourtant, l'enquête militaire ordonnée par le général Zédé, avait conclu au suicide.
Ainsi, si l'on célébra, à Floressas, un service solennel à sa mémoire, sa tombe a toutefois été creusée à l'extérieur du cimetière....
(source :
https://floressas.jimdofree.com/paul-froment/sa-vie/)